Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Grosstore, Suivez l'actualité en France et dans le monde
Publicité
11 mai 2011

Grosstore, Nous sommes tous Japonais

Alors que chaque jour apporte son lot de catastrophes, des informations nous arrivent petit à petit du Japon, où la plupart des fabricants de matériel photo ont leur siège, leurs usines, et de nombreux salariés.

Parce que le 11 mars 2011, qui fait comme écho à une autre terrible date, restera dans nos mémoires comme l’une des pires catastrophes de l’histoire contemporaine, toute la rédaction de Déclic Photo tient à faire part de sa compassion et de sa solidarité. Loin de nous l’idée de rendre compte de la succession de catastrophes qui touchent en ce moment même le Japon, mais le Japon est par essence une terre d’élection de la photographie. Et la planète photo sait ce qu’elle doit au pays du soleil levant.

Alors que le sort de la centrale nucléaire de Fukushima laisse craindre le pire, nous avons pris la décision de relater les informations que commencent à nous faire parvenir les marques d’appareils photo pour l’essentiel japonaises. Dans notre quotidien, nous avons l’habitude de rencontrer, de partager, de converser avec des interlocuteurs japonais. Il nous est arrivé de visiter des usines au Japon, dont certaines dans les zones touchées par le séisme et le tsunami. Alors, peut-être maladroitement, forcément imparfaitement, modestement mais terriblement émus, nous avons voulu leur dire à tous notre amitié.

La plupart des marques touchées

Après l’énorme séisme (magnitude entre 8,9 et 9 sur l’échelle de Richter), les nombreuses répliques de très forte amplitude, et les tsunamis à répétition, le Japon est maintenant sous la menace de fuites radioactives majeures dans la centrale nucléaire de Fukushima, dont plusieurs réacteurs sont fortement détériorés.

Les premières nouvelles qui nous arrivent des fabricants de matériel photo laissent entendre un niveau de destruction très limité, du moins en ce qui concerne les dégâts causés par les chocs successifs des tremblements de terre et des tsunamis. Les usines installées dans les zones touchées par les séismes sont en nombre restreint, car beaucoup d’unités de production sont construites sur le continent, dans le Sud-Est Asiatique (Chine, Thaïlande, etc.). Celles qui sont construites sur place touchent cependant directement la photo, avec la production d’optiques Sigma, la Recherche & Développement Canon, la fabrication de reflex professionnels Nikon, les appareils Panasonic Lumix, et les batteries Sony. Quand on sait que le centre du Japon s’est déplacé de près de 2,4 m en 2 minutes (source USGS), on imagine la violence des secousses !

Reste que certaines usines sont très près de la centrale nucléaire accidentée (Canon, Fuji, Nikon, Panasonic, Sony et Sigma notamment). La fusion successive des réacteurs de Fukushima laisse penser que les sites seront interdits d’accès pour une durée encore indéterminée. Surtout quand on sait que les enceintes confinées des centrales sont refroidies à l’eau de mer, situation empirique ne pouvant durer bien longtemps. Cela en espérant qu’aucune enceinte de confinement ne soit réellement détériorée, ce qui semble être le cas selon les dernières informations…

Premiers détails

Nous avons obtenu quelques informations des antennes françaises des différentes marques.

Elles manquent de détails, mais les communications sont par trop limitées actuellement, et les personnes qui sont au Japon travaillent d’arrache pied pour remettre en ordre ce qui peut l’être. Nous aurons sans doute plus d’infos dans les jours à venir.

Canon a créé un groupe « Earthquake Disaster Recovery Task Force », dirigé par le PDG Fujio Mitarai en personne, entouré des plus hautes instances du groupe Canon. Il est chargé de remettre sur pied les sites les plus exposés à la série de séismes. Toutes les informations ne sont pas encore remontées au siège, mais on sait que plusieurs zones de production ont été brièvement arrêtées (beaucoup sont à nouveau en fonction depuis le 14 mars), et Canon signale 15 blessés au centre de R & D optique de Utsunomiya, site le plus touché avec celui de Fukushima. Tout est fait pour relancer la production au plus vite, et le travail des unités bloquées (réparations, fournitures énergétiques, transports) pourra être déplacé sur d’autres usines Canon afin de perturber le moins possible la production.

Fujifilm annonce que ses 6 principales usines fonctionnent presque normalement (elles ne sont pas dans le nord-est), et le siège social à Tokyo également. Seuls les problèmes de transport des salariés, d’approvisionnements divers, et de pannes d’électricité posent de réels problèmes. Un site d’assemblage d’appareils photo (celui du Finepix X100 à Sendai) a toutefois été détérioré par le tremblement de terre, mais les dommages ne sont que matériels.

Nikon n’annonce aucune victime parmi ses salariés. Certaines usines, dont celle de Sendai, où sont fabriqués les reflex professionnels, ont subi des dégâts, et voient leur production interrompue pour une durée indéterminée. L’évaluation des dommages se poursuit, et le président du groupe a créé le « Emergency Headquarters for Disaster Control », chargé d’optimiser le retour à la production. Nikon Corp a débloqué des fonds pour soutenir l’action de la Croix-Rouge sur le terrain.

Chez Pentax, le compte rendu provisoire est rassurant, puisque les structures et le personnel n’ont, a priori, pas été gravement touchés par les séismes et tsunamis. Le siège social, situé à Tokyo, a évidemment été soumis aux séismes importants, mais les dégâts semblent minimums compte tenu des événements. Les usines, la plupart sur le continent, ne semblent pas atteintes.

Pour Olympus, les dernières nouvelles datent de vendredi, jour du séisme principal. Elles étaient encourageantes, mais les responsables européens attendent davantage de détails.

Dans les usines Panasonic, on dénombre quelques blessés légers, et des murs et plafonds abîmés à Fukushima. Les structures ont cependant tenu bon pour ce qui est de l’essentiel. La production est provisoirement suspendue, du fait des conséquences indirectes des catastrophes : centrales nucléaires accidentées (usine Lumix de Fukushima), répliques attendues, alimentation en électricité aléatoire, routes parfois impraticables.

Sigma nous confirme que personne n’est blessé, tant dans l’usine de Kawasaki qu’à celle de Aizu (Fukushima). Dégâts mineurs, machines endommagées, mais rien de dramatique semble-t-il. Restent la menace des rejets de la centrale de Fukushima, la gestion des coupures de courants et la désorganisation des transports. Sauf drame nucléaire ou réplique sismique dévastatrice, l’activité des deux sites pourrait reprendre petit à petit en cours de semaine.

Sony confirme qu’il n’y a pas de blessé dans ses différents sites, mais que des usines sont arrêtées pour diverses causes : réparations à effectuer, alimentation en électricité, en eau, absence de moyens de transport, manque de carburant. Notez que Sony a aussi arrêté la production de certaines usines pour alléger la consommation en électricité, afin de permettre aux secours de disposer d’assez d’énergie pour travailler. La firme recueille pour le moment toutes les informations sur l’état de l’outil de production, afin d’optimiser la reprise des activités lorsque ce sera possible. Par ailleurs, l’entreprise s’organise également pour aider les sinistrés, notamment en distribuant 30 000 postes de radio pour faciliter la circulation des informations, ou via des aides financières.

Des retards de production… donc des prix en hausse

Quand tout aura été fait pour sauver les victimes et leur fournir le gite et le couvert, l’outil industriel Japonais reprendra petit à petit ses activités.

Touchées gravement ou pas, la plupart des usines de haute technologie japonaises doivent interrompre leurs activités quelque temps. Les travaux de réfection des installations, l’indisponibilité de certains composants, les problèmes de connexion aux réseaux d’information, la désorganisation des transports, de la fourniture d’électricité, d’eau et l’état des voies de communication ne seront pas sans conséquences.

On peut donc s’attendre à voir les prix des composants électroniques monter en flèche dans les prochaines semaines, car la demande sera logiquement très supérieure à la production durant cette période. Il s’agit notamment des mémoires flash ou de la production de capteurs, qui ne peuvent s’effectuer dans un environnement affecté par les séismes. On peut donc craindre une pénurie de certains produits avant l’été, notamment ceux fabriqués par les usines situées à proximité de l’épicentre des séismes, durement touchées par les catastrophes à répétition. À l’heure actuelle, le seul élément incontrôlable et incontrôlé reste la centrale nucléaire de Fukushima, qui s’enfonce d’heure en heure vers la catastrophe majeure !

Source

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité